Une année s’est écoulée depuis mon dernier édito. Je m’étais promis d’écrire à nouveau, mais les mots refusaient de venir. Trop de choses se passent, trop vite, trop violemment. Tout est chaos, confusion et douleur entremêlées.
Comment, en un instant, le sol peut-il se dérober sous nos pieds ?
Je suis en lutte. Contre la tristesse, contre l’abattement, contre cette sensation d’épuisement qui ronge les âmes. Je prends soin de moi, du mieux que je peux. Mais parfois, l’envie d’échapper à tout me saisit. Juste un instant. Fermer les yeux, respirer profondément… Et pourtant, même cela devient un effort.
L’angoisse me noue l’estomac, l’appétit me fuit. Ouvrir les actualités chaque matin est une épreuve, une confrontation brutale avec un monde qui semble se déliter.
Que feriez-vous, à ma place ?
Si la confiance vous glissait entre les doigts ? Confiance en un pays, en une communauté, en des amis parfois… Si vous sentiez la terre trembler sous vos pas, si la peur devenait votre compagne silencieuse, si le doute minait jusqu’à votre propre existence ?
Peut-être n’est-ce qu’une illusion, une crainte infondée. Peut-être je suis seule à ressentir cette urgence, ce vertige.
Alors, il faut se laisser engloutir par le désespoir ou se consumer dans la colère ?
Les mots me manquent. Plus de mots pour décrire l’indicible. Seulement le silence.
Et pourtant, malgré tout, je sais qu’il existe des âmes lumineuses. Des êtres au cœur grand ouvert.
Comment, alors, résister à ce qui nous oppresse, à ce qui nous frustre et nous étouffe ?
Comment ?
Hadas Lulu Koren, 21 février 2025, dans l’avion entre Tel Aviv et Toulouse.
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